
Clémence Baubant
INTERSECTIONS
création 2016
"passage, voyage d'une
rive à l'autre"

de jANV.17
a mai.17
Dispositif Danse à l'Ecole
Ville de Muret
INTERSECTIONS 2.0. Pour la deuxième année consécutive, 4 classes seront accompagnées vers la création à partir des processus d'écriture de la pièce et des planches de la bande dessinée "Là où vont nos pères" (de Shaun Tan). La restitution sera accompagnée d'une représentation du spectacle.
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Le corps humain détient une étonnante capacité à s’adapter aux situations les plus extrêmes. Cette caractéristiques est comme inscrite dans notre code génétique et définit en partie la force et la vitalité de l’Homme. Elle détermine aussi la façon dont nous construisons des liens avec nos semblables. Cette capacité d'adaptabilité singulière est le sujet que nous traitons à travers le thème de l'exil et du voyage.
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Issue d’une double culture métropolitaine et caraibéenne des Antilles françaises, je me suis interrogée sur les processus de résilience mis en marche dans les situations provoquées par l’exil. Cette création fait ainsi écho à ma propre histoire. Si la famille issue de métropole a été très sédentaire, il n’en est pas de même pour celle issue des Antilles. La carrière militaire de mon grand-père en a fait une famille nomade qui s’est installée en métropole avec pour objectif d’offrir de meilleures opportunités de vie à leurs enfants. Mes grands-parents étaient extrêmement attachés à intégrer les valeurs culturelles et sociales de la métropole mais cependant, l’éloignement avec leur terre d’origine a été vécu comme un déchirement.
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La mémoire de cet exil et de ses difficultés résonne encore dans ma génération. Elle est comme inscrite dans nos cellules et se réactive presque inconsciemment dans les choix que nous faisons. Elle fait partie de notre mémoire vive ».
Pour traiter ce sujet, j’ai donc abordé spécifiquement le passage d'un monde à un autre et son influence sur le processus de résilience. Le corps est testé et questionné dans sa capacité à dépasser les contraintes extérieures et donc à s’adapter. C’est dans la confrontation avec l’objet et à travers le dialogue entre danse et musique que nous avons cherché où l’humain puisait sa force pour rester debout et garder sa dignité.